En ce moment,
un hold-up démocratique est en cours. Les syndicats ont été sommés fin janvier par le chef de l’État, devant des millions de téléspectateurs, de négocier avec le patronat sur la question des accords compétitivité-emploi. Avant même que la discussion s’engage, on connaît le contenu du texte exigé
par le couple Sarkozy-Parisot : délivrer un permis de chantage aux employeurs. L’UMP a déjà fait adopter, en catimini, un article de loi autorisant les entreprises à moduler le temps de travail, c’est-à-dire à outrepasser la durée légale du temps de travail, sans accord du salarié. C’est bien plus grave que la seule remise en cause des trente-cinq heures. Il s’agit d’ouvrir une brèche béante dans le concept qui a forgé l’identité du modèle social français : la loi fixe les limites à ne pas dépasser. Elle représente un verrou qui protège le salarié de l’arbitraire patronal. Ce coup de force représente un coup
de frein brutal à un mouvement commencé...