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TRAVAILLER MOINS, TRAVAILLER MIEUX POUR TRAVAILLER TOUS !

En ce moment,  
un hold-up démocratique est en cours. Les syndicats ont été sommés fin janvier par le chef de l’État, devant des millions de téléspectateurs, de négocier avec le patronat sur la question des accords compétitivité-emploi.


Avant même que la discussion s’engage,  on connaît le contenu du texte exigé 
par le couple Sarkozy-Parisot : délivrer un permis de chantage aux employeurs. L’UMP a déjà fait adopter, en catimini, un article de loi autorisant les entreprises à moduler le temps de travail, c’est-à-dire à outrepasser la durée légale du temps de travail, sans accord du salarié. C’est bien plus grave que la seule remise en cause des trente-cinq heures. Il s’agit d’ouvrir une brèche béante dans le concept qui a forgé l’identité du modèle social français : la loi fixe les limites à ne pas dépasser. Elle représente un verrou qui protège le salarié de l’arbitraire patronal.

Ce coup de force représente un coup 
de frein brutal à un mouvement commencé il y a 164  ans. 
La première limitation du temps de travail date de 1848, quand la loi interdit les journées de plus de douze heures. Les salariés ont dû beaucoup batailler pour faire pousser cette petite graine, l’élan décisif provenant de la grande grève de 1936, avec l’instauration de la semaine de quarante heures et de quinze jours de congés payés. Puis, viendront les trente-neuf heures, la cinquième semaine de congés, la retraite 
à soixante ans, et les trente-cinq heures, autant de mesures prises par des gouvernements de gauche, qui permettent 
de regagner du temps de vie sur le temps de travail.

Le patronat n’a jamais digéré ce mouvement civilisationnel. Il se fait donc revanchard, armé 
de son zélé serviteur, Nicolas Sarkozy. Mais soyons justes. Si le mensonge est une constante du discours présidentiel, l’homme est passé maître dans l’art du maquillage. Le dézinguage de la durée légale du temps de travail s’appelle donc aujourd’hui les accords compétitivité-emploi, manière d’insinuer que travailler plus et perdre du salaire serait bon pour l’embauche. 


Il n'en est rien, au contraire :  le bilan de ces cinq dernières années signe une contre-performance économique. Le chômage explose. Raison de plus pour reprendre le chemin 
du progrès, pour rétablir les trente-cinq heures effectives, les débarrasser de toutes les flexibilités introduites dans les différentes lois Aubry. Fixer ce cadre, et ce cap, autorise   - tout en exigeant le SMIC à 1700 € - à repenser l’idée de travailler moins, travailler mieux pour travailler tous.

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