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AU RASSEMBLEMENT PACIFISTE DU 11 NOVEMBRE 2021

 


11 novembre 2021 – Intervention de Michel Bernier, PCF – Rassemblement pacifiste à la statue de Jean Jaurès

 

Pour commencer, je veux rendre hommage à notre camarade François Frebault, décédé le 30 septembre dernier, à l’âge de 90 ans, qui était de tous nos rassemblements. François était un pacifiste. Marqué dès son enfance par la 2nde guerre mondiale, où il avait perdu un frère, il a rejoint le PCF en 1972 avec un engagement sans faille pour la justice et pour la paix. J’insisterai aujourd’hui sur une dimension de son action militante : La paix. Deux directions lui tenaient au cœur : les leçons de l’histoire et l’avenir pour la paix.

 

Il y a 103 ans, le 11 novembre 1918, prenait fin la première guerre mondiale. Plus de 4 années au cours desquelles plusieurs millions de soldats, entre 20 et 30 ans pour la plupart, perdirent la vie ou pour ceux qui survécurent, gardèrent des séquelles morales et physiques irréparables. Chaque village a son monument aux morts. Chaque famille a un grand-père ou un arrière-grand-père qui a vécu cet abîme de l’humanité et de la raison.

Cette journée du 11 novembre est d’abord pour eux. Elle est aussi l’occasion de rappeler que le travail historique doit sans cesse se renouveler pour mieux comprendre et analyser comment les rivalités entre puissances coloniales, dans le contexte d’un capitalisme en plein essor rongé par des nationalismes exacerbés, ont rendu possible ce qui restera comme l’une des pires tragédies de l’histoire de l’humanité. Ce travail historique, et le devoir de justice, doivent permettre aussi de réhabiliter définitivement tous ceux que l’on a appelés «les fusillés pour l’exemple». N’oublions pas que le merveilleux film de Stanley Kubrick, «Les sentiers de la gloire» qui traite cette question, sorti en 1957, ne fut autorisé en France qu’en 1975. Les nostalgiques de l’empire colonial français, qui, aujourd’hui encore, tentent de réhabiliter Pétain, Général à l'époque, n’ont malheureusement pas désarmé. Ceux sans doute qui ne regrettent pas la décision en 1919, d’acquitter Vilain l’assassin de Jaurès.


 

Ce 11 novembre doit devenir plus que jamais une journée pour l’avenir. Cet avenir nous le voulons aux couleurs de la paix. Il est urgent de sortir des logiques de domination d’un capitalisme qui, pour ne plus être en plein essor mais en totale décrépitude, n’en est pas moins dangereux, au contraire. Les dépenses militaires s’élevaient en 2019 à 1780 milliards de dollars. Dépenses non pas inutiles mais nuisibles. Nuisibles pour les victimes directes de l’utilisation de ces armes. Nuisibles pour notre planète par rapport aux ressources utilisées pour leur fabrication et les émissions de GES correspondantes. Et nuisibles par la menace qu’elles font peser sur la paix dans le monde.  Si les Etats-Unis sont largement en tête de ces dépenses (36 %) devant la Chine 14 %, néanmoins la France à 2,5 % reste la première pour les ventes d’armes par habitant.

Les forces progressistes et émancipatrices se mobilisent partout dans le monde. Par exemple, à l’occasion de la Journée internationale de la science au service de la paix et du développement, hier, des scientifiques ont lancé un appel international qui affirment « Deux dangers mortels guettent l’humanité, le réchauffement anthropique du climat et l’apocalypse nucléaire ». En tant que « scientifiques conscients de notre responsabilité vis-à-vis de l’avenir, nous appelons, tous les pays possesseurs ou détenteurs de l’arme nucléaire à prendre le double engagement de ratifier le traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires, entré en vigueur le 22 janvier 2021 et de consacrer les moyens ainsi libérés à la lutte contre les conséquences du dérèglement climatique. »

Je souhaiterais que nous soyons présents dans le cadre de la journée internationale de la Paix et de la journée internationale de l’Onu pour l’élimination totale des armes nucléaires (le 21 septembre).

 

Le plus grand hommage que nous pouvons rendre à François est de continuer son combat pour la paix.  Il faut agir pour une économie de paix et pour assurer la sécurité économique, climatique, sanitaire des populations grâce à une diminution des dépenses militaires partout dans le monde.

 

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