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HOMMAGE A FRANCOIS FREBAULT

 



Un hommage à notre camarade François Frébault, décédé le 1er septembre 2021 à l'âge de 90 ans a été rendu par Laurence Bernier, le 7 octobre.

 

C’est un joli nom Camarade !

François, pour te souhaiter bonne route, aujourd’hui je ne parle pas seulement en mon nom, mais au nom de Martine, Dominique, Serge, Riri, André, Michel, Murielle, Alain, Françoise, Thierry, Claude, Ghislaine, François, Dédée, Eric, Christine, et tous nos camarades qui avec toi voient partir un pan de notre histoire commune.


Tu as adhéré au PCF en 1972, dans le Rhône, à Vaux en Velin où tu travaillais et vivait avec Raymonde, qui elle t’avait devancée dans cet engagement dès les années 68. (Tu l’avais rencontrée pendant un mouvement de grève à la meunerie et je crois bien que c’est elle qui t’a proposé d’adhérer au parti ….)

Nous avons fait ta connaissance, dans le Jura, dans les années 93-94, quand vous vous êtes installés à Jouhe après ta retraite, à 60 ans, en 1991 et celle de Raymonde peu après.

Ensemble nous avons créé une cellule de villages, la cellule de la Serre et nous nous retrouvions pour nos réunions, à Jouhe, à Peintre, Frasne et même un jour Dammartin…. Il n’y avait pas beaucoup de coco dans ces coins-là,(maintenant non plus !) ce qui ne t’empêchais pas d’être le roi de la vente de brioches, que la section achetait à Damparis une fois par mois, pour les revendre afin de financer les tracts que tu allais distribuer par tous les temps. Membre de notre direction de section, tu y participais avec une assiduité et une combattivité exemplaire.

Tu étais toujours du côté des plus exploités, - tu savais ce que cela veut dire- des plus pauvres, des exclus. Et en plus du combat politique que tu menais avec conviction, tu n’hésitais pas à apporter un peu d’aide matérielle, à ceux qui en ont besoin, chaque fois que tu le pouvais.

Généreux, tu l’étais avec discrétion. Avec délicatesse, tu glissais quelques billets aux grévistes des Opalines que tu soutenais avec fougue lorsqu’elles occupaient le rond-point de Foucherans, pour accueillir les personnes âgées dans la dignité avec un personnel suffisant. Le même engagement te conduisait dans les manifestations autour de l’hôpital, ardent défenseur du service public de santé, auquel Raymonde avait consacré sa vie professionnelle.


En vrai, c’est dans toutes les manifs, qu’on voyait ta silhouette longiligne, avec ta casquette, ton écharpe rouge, ton badge PCF et celui de la CGT en forme de carte vitale, pour rappeler ton attachement à la Sécurité sociale créée par le ministre communiste Ambroise Croisat en 1946. Tu affichais dans ton dos, la dernière Une de ton journal L’HUMANITE. Depuis 2018, tu portais aussi souvent un gilet jaune, car il te semblait que ceux-ci étaient animés d’une vraie révolte des prolétaires et tu te sentais un des leurs.

De Cuba à l’Afrique du Sud, de l’Afghanistan aux printemps arabes, tu étais de tous les combats pour l’émancipation humaine, frère de celles et ceux qui fuient les bombes, les dictatures, la misère. Tu chantais cet air de liberté au-delà des frontières, aux peuples étrangers qui donnaient le vertige. Ta France était ouverte, accueillante, hospitalière.

Tu ne ratais pas une réunion, une distribution de tracts, une initiative de signature de pétitions, une manif, mais il faut le dire aussi, pas un banquet, un repas, un mâchon, une occasion de trinquer et tu nous surprenais parfois en te levant brusquement et en entonnant une chanson contestataire de ta jeunesse en levant ton verre. Et tu te rasseyais aussitôt, le sourire aux lèvres, content de ta contribution à l’ambiance générale.

Tu suivais l’actualité, avec ton huma, et avec passion. Tu étais déjà vieux mais jeune dans ta tête, ouvert sur le monde et les idées nouvelles. Tu combattais le capitalisme qui broie les individus, tu aspirais à une société de solidarité, où chacune et chacun pourrait vivre dignement. Pour toi, communisme et écologie faisaient bon ménage et tu tenais tête dans la rue à ceux qui opposaient fin du mois et fin du monde. L’humain et la planète d’abord, ça t’allait bien !

 

Tu aimais marcher, tous les jours, en forêt chaque fois que possible, et dans les derniers jours d’avril, ce sont des brassées de clochettes blanches que tu récoltais, pour les mettre ensuite en bouquet avec les camarades et les vendre à la manif du 1er mai. Qui ne t’a pas acheté ce muguet « rouge » ?

 

A partir de 2014, ce fut plus dur pour toi, Raymonde n’était plus à tes côtés et la tristesse étaient enfouie au plus profond de toi. Tu as quitté Jouhe pour Dole. Mais jamais tu ne t’es replié. Tu as continué seul, les combats que vous meniez ensemble. Tu as continué à tisser des liens amicaux, fraternels, solidaires.

Ancré dans tes convictions révolutionnaires, tu croyais aussi au rassemblement, sans mettre ton drapeau dans ta poche. Et quand tu n’étais pas d’accord avec une décision ou une orientation du parti, tu le disais brièvement, en quelques mots, sans jamais remettre en cause ton engagement, ta fidélité.

Mardi 5 octobre, à la manifestation de Dole pour les salaires, l’emploi et les services publics, la CGT t’a rendu hommage devant la sous-préfecture et nous avons fait une minute de silence pour toi.

Aujourd’hui, c’est ta dernière manif’. Nous sommes nombreuses et nombreux derrière toi. Et nous ne t’oublierons pas.









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