Chers amis, mes camarades,
Pourquoi notre présence ici aujourd’hui ?
Il y a un lien profond entre le combat pour la paix, la fin de la guerre le 11 novembre 1918, et la création du Parti Communiste Français. A l’instar de Jean Jaurès, créateur de l’Humanité, artisan de la paix et du refus de la guerre qu’il voyait venir, assassiné le 31 juillet 1914, de nombreux militants syndicalistes, pacifistes, républicains se sont engagés dans le combat contre la guerre.
Dès 1914, dans les tranchées en France, mais aussi en Allemagne, grande est la colère et l’aspiration à la paix. Des mutineries ont lieu chez tous les belligérants. En France des procès se tiennent :
2.500 soldats attachés à la paix sont condamnés à mort et environ 650 seront fusillés pour l’exemple.
Cette guerre, comme bien d’autres, n’a pas eu de vainqueur. Elle a simplement laissé deux peuples exsangues, deux peuples vaincus, privés de leur jeunesse par l’indicible horreur des tranchées, et la boue trempée de sang a définitivement sali le mythe glorieux d’une guerre victorieuse et patriotique.
La Première guerre mondiale fut la cristallisation de la haine réciproque de deux peuples, haine longuement entretenue et préparée, et que le pacifisme d’un Jean Jaurès n’a pas pu désarmer.
Faut-il rappeler la propagande cocardière déversée alors sur le peuple français, illustrée par la fleur au fusil et alimentée par une xénophobie farouche diabolisant le soldat allemand ? 1,3 million de nos compatriotes ont disparu dans ce conflit, sans compter ceux qui sont décédés ensuite, en raison de blessures ou d’infections, sans compter non plus les quelque 700 000 orphelins, les 600 000 veuves, les millions de blessés et d’infirmes.
Les fusillés pour l’exemple étaient leurs frères, leurs parents, leurs compagnons d’armes. Tous ont partagé le même terrible destin, la même souffrance, qui fut alors celle du pays tout entier.
C’est à la lumière de ce constat et du profond traumatisme culturel engendré par la Première Guerre mondiale que les élus Communistes, Républicains et Citoyens renouvellent plus que jamais le vœu que le Sénat adopte enfin la loi visant à la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la guerre 14-18, dont la proposition a été enregistrée par sa présidence le 14 janvier dernier, après avoir été votée en première lecture à l’Assemblée Nationale.
Les survivants de ce meurtre collectif que fut la guerre de 14-18 n’avaient, en France, que deux idées en tête :
1) l’instauration de la paix
2) Eloigner de la vie politique, les hommes qui avaient conduit notre pays à la guerre et à son état social qui suivi.
Dès sa création en 1920, le Parti Communiste Français, ses militants, avaient déjà du affronter la montée du fascisme, le dur débat d’idées, la colère et la violence des forces impérialistes contre lui.
C’est pour tout cela qu’il y a un lien entre la fin de la guerre de 14-18, la création du Parti Communiste Français et son attachement aux valeurs républicaines, à la souveraineté nationale, et à la Paix dans le monde.
Ainsi, dans la crise que traverse actuellement l’Europe avec la guerre en Ukraine, à nos portes, nous réaffirmons qu’il y a urgence à créer les conditions de « gagner la paix » plutôt que l’illusion meurtrière de « gagner la guerre » .
En encourageant toutes les initiatives diplomatiques de l’ONU, de la Chine, de l’Inde, pour une désescalade, un cessez-le-feu et l’engagement de discussions ;
En travaillant à la perspective d’une nouvelle Conférence pour la Sécurité et la coopération en Europe associant tous les pays européens, y compris la Russie.
Pour cela, il y a une nécessité urgente d’agir pour développer un vaste mouvement citoyen et des peuples pour la paix, pour contrebalancer la guerre idéologique des va-t-en-guerre et les poisons des nationalismes, et pour imposer un nouveau rapport de force favorable aux forces de paix, avec l’objectif d’un Pacte mondial pour une sécurité humaine globale.
Je vous remercie.
PCF du bassin dolois - 11 novembre 2022
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