L’affaire CAHUZAC est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République, au mélange entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir, à ces ministres qui imposent de fermer des écoles, des hôpitaux, des centres culturels, des lignes de chemins de fer au nom de la réduction des déficit publics. Cet inceste est permanent entre le monde de l’argent et des dirigeants...