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J’appelle à manifester pour une VIe République, contre la finance et l’austérité

L’affaire CAHUZAC est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République, au mélange entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir, à ces ministres qui imposent de fermer des écoles, des hôpitaux, des centres culturels, des lignes de chemins de fer au nom de la réduction des déficit publics. Cet inceste est permanent entre le monde de l’argent et des dirigeants politiques. Les mesures gouvernementales affichées pour plus de morale individuelle et pour plus de transparence ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois.
Il s’agit d’en finir avec les institutions de la cinquième République et de redonner du pouvoir aux citoyen-nes dans tous les domaines de la vie politique et économique. Face à la profondeur de la crise politique, économique et écologique, la perspective du passage à une sixième République impliquant tous les citoyens est à l’ordre du jour. La démocratie à tous les niveaux de décisions, la revalorisation du rôle du parlement, la proportionnelle à toutes les élections, voilà l’essence de la sixième République.
Elle devra, notamment, permettre à la souveraineté populaire de franchir la porte des entreprises, cela même que nous refuse le pouvoir en place. Les actionnaires sont les seuls à décider de la conduite des entreprises, alors que ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Pour rompre avec cette situation, il faut donc étendre de manière très importante les droits des salarié-es, notamment donner au Comité d’Entreprise un droit de veto sur les décisions stratégiques, créer un statut du salarié qui permettra la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle et non pas une réglementation assassine des droits du salariés (l’ANI) comme vient de le voter le parlement sur ordre du gouvernement AYRAULT.
Pour les secteurs de l’économie qui relèvent directement de l’intérêt général, l’arme de la nationalisation sous contrôle démocratique devra être utilisée.
Le manque d’indépendance et de pluralisme dans le traitement médiatique de l’information économique est un obstacle à la réappropriation par le peuple de la politique économique. L’idéologie néolibérale étouffe toute possibilité de débat démocratique éclairé et argumenté.
Dans l’enseignement et la recherche, la domination de l’école de pensée néoclassique a été instituée, en contradiction fondamentale avec l’esprit scientifique qui suppose la possibilité de remise en question des théories. Alors qu’il est de plus en plus évident que les politiques néolibérales nous conduisent à la catastrophe économique et écologique, il devient d’autant plus urgent de permettre l’épanouissement des recherches qui se placent hors du cadre de pensée de l’orthodoxie actuelle.
Pour toutes ces raisons, pour ne pas laisser la rue aux foulards Hermès et Burberry, de ceux qui n’ont que la haine de l’autre, qui refusent les mêmes droits à tous, parce qu’il ne suffit pas de s’indigner mais aussi de s’engager, je soutiens la marche citoyenne du 5 mai 2013 pour une sixième République, contre la finance et l’austérité pour qu’enfin prédomine l’Humain d’abord.
Martial Bogillot

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