Malgré
les promesses de changement, le Jura est encore sacrifié.
Encore
des fermetures de classes !
Le directeur académique
avait présenté en janvier dernier son projet de carte scolaire
pour la rentrée de septembre 2013. Depuis, une délégation de
parents, d'enseignants et d'élus avaient été reçus par le
ministre et 3 postes auraient été rétablis. Dans le Jura, si rien
ne change, ce seront tout de même une douzaine de classes qui
fermeront à la rentrée .
Si les fermetures
sont moins nombreuses qu’avec le gouvernement précédent, qui
avait supprimé 167 postes au cours des dix dernières années, on
est loin du « changement » attendu. Les représentants
du Ministère doivent prendre en compte les particularités de la
situation sociale et du caractère rural du Jura et sortir de la
logique des chiffres. Il n'est pas admissible que les seuils - pour
ouvrir une classe- aient été élevés à plus de 27,4 élèves par
classe en élémentaire !
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A Choisey, un arbre a été planté : un saule pleureur - site 27 par classe NON ! |
C’est une nouvelle
saignée dans les écoles primaires du département. Dans le bassin
dolois, avec 8 postes supprimés, les écoles primaires
d'Etrepigney, de Villers-Robert, Champvans, Rochefort-sur-Nenon,
Choisey, Le Deschaux, Dampierre et Tavaux (Joliot-Curie) seraient
frappés d'une nouvelle fermeture de classe. La situation devient
intolérable, la carte scolaire annoncée est une véritable casse du
système éducatif public, alors que les effectifs scolaires restent
relativement stables. Quel avenir pour nos enfants ?
Loin de s’attaquer à
l’échec scolaire, la politique éducative actuelle l’organise
dans des classes surchargées. Elle exclue une grande partie de la
jeunesse du droit à l’éducation dès 3 ans, à la poursuite des
études. Elle empêche les enseignants de travailler à la réussite
de tous les élèves. Se mettre à la remorque des marchés, c'est
les priver de tout accès à un savoir auquel ils ne viendront pas
tout seul, sauf si bien sûr, leur milieu social d'origine les y
insère. C'est donc renforcer les inégalités, c'est priver les
élèves des milieux défavorisés de ce à quoi ils ont droit.
PAS LE BON RYTHME !
Et à qui va-t'on faire
croire qu’une pseudo réforme bâclée des rythmes scolaires va
améliorer les conditions d’apprentissage pour les enfants et le
personnel enseignant. Le Conseil Supérieur de
l’Education qui regroupe principalement des représentants des
organisations syndicales enseignantes et des parents d’élèves a
rejeté ce décret sur les rythmes scolaires. La plupart
des grandes villes repousse son application ainsi que la
grande majorité des communes de notre département rural .
Cette réforme des rythmes scolaires
détourne d’un travail sur les contenus, les pratiques et les
conditions d’apprentissage, là où se fabrique l’échec
scolaire. L’urgence politique est à la construction d’une école
de la réussite pour tous : elle doit viser non pas à moins d’école
mais à plus et mieux d’école, à l’accès de tous à une
culture commune de haut niveau, sous peine d’aggraver encore les
inégalités.
Pour une école vraiment commune, les
missions du scolaire et du périscolaire doivent être clairement
définies, dans le respect du rôle de chacun.
En rejetant dans le temps périscolaire
des activités et des apprentissages, l’école publique sera
dépendante de la volonté et des moyens des collectivités locales.
C’est la porte ouverte à une marchandisation de l’éducation et
à une remise en cause du caractère national de l’école. La
réforme Peillon est à la charge des communes, alors même que les
moyens alloués aux écoles par les communes varient encore de un à
dix !
L’acte III de la décentralisation,
en préparation, remet en cause le principe de l’égalité
républicaine. Sur fond de politique d’austérité, le gouvernement
veut imposer une territorialisation de l’école qui aggrave les
disparités au lieu de les corriger.
Il est tant de
rassembler et d’agir pour construire une école de l’égalité.
La droite avait choisi de
casser le système éducatif comme tous les services publics. Nous
ne pouvons nous résoudre à une politique qui poursuivrait dans la
même voie alors que parents et enseignants sont en attente d'un
service public de l'éducation à la hauteur de leurs espoirs pour
les enfants.
DEFENDRE LE SERVICE
PUBLIC - INVENTER L'ECOLE DE L'EGALITE ET LA REUSSITE
Le Front de gauche met
en débat ses propositions et propose notamment :
- de repenser la
progressivité des apprentissages, dans le cadre d’une scolarité
obligatoire élargie (de 3 à 18 ans), pour en finir avec la mise en
échec des élèves ;
- d'engager une réforme
des programmes, dans une approche culturelle des apprentissages et
sur le modèle de l’élève qui n’a que l’école pour apprendre
;
- d'améliorer les
conditions de travail et les conditions d’apprentissage, par la
baisse des effectifs et le renforcement des équipes pédagogiques ;
- d'annuler les
fermetures de classes et de restaurer tous les postes supprimés sous
Sarkozy, de titulariser tous les précaires :
- de doter les écoles
de matériels permettant un épanouissement des élèves et un bien
vivre à l’école ;
- de recruter des ATSEM
et de pérenniser leur statut ;
- d'instaurer une
formation initiale et continue des enseignants, ancrée dans les
réalités du métier et ouverte à la recherche ;
- de revaloriser la
condition enseignante en mobilisant la profession autour d’objectifs
ambitieux et en augmentant les salaires.
Nous refusons les
fermetures de classes, et mettons en débat nos propositionspour construire
ensemble une alternative à l'austérité, une alternative à gauche
pour imaginer l'école
de demain,
dans une perpective d'égalité et d'émancipation humaine.
dans une perpective d'égalité et d'émancipation humaine.
PCF-Front de gauche Bassin dolois
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