DECLARATION DU 7 JUIN 2013
présentée par André Lamy
La
franche comté détient le triste record du taux de chômage qui a le
plus augmenté en France en un an avec + 15%. Le jura n'est pas
épargné et dépasse désormais les 15000 demandeurs d'emploi.
L'inventaire
est très inquiétant, et les salariés se sentent seuls.
Chez
Bourbon, 300 salariés travaillent a 60% pour Peugeot Renault. Le
patron leur demande de démissionner "individuellement" car
il ne veut même pas entendre parler de plan social alors qu'il
menace de délocaliser.
Chez
Jacob Delafon, fleuron de la céramique, plus de 200 salariés sont
dans l'attente de ce que va décider le groupe Kohler. il faudrait 2
M€ d'investissement pour la construction d'un nouveau four. Les
actionnaires accepteront-ils de céder un peu de leurs dividendes
pour investir. En attendant, c’est le chômage partiel!
Chez
Solvay, la direction veut se séparer de la chaîne "plastique"
qui occupe beaucoup de salariés ; elle est en train de racheter
d'autres activités et prépare une restructuration classique. La
aussi les salariés sont en droit d'être inquiets.
Chez
Lactalis, on est tenté de croire que tout va bien comme un ancien
ministre visitant l'usine en compagnie du maire de LONS, mais les CDI
réalisés le sont au dépend de la fermeture d'entreprises au sein
du groupe.
Chez
Jullien a LONS la centaine de salariés est toujours au chômage
partiel et la direction pousse aussi au départ volontaire et aux
ruptures conventionnelles évitant ainsi les plans sociaux.
J'arrête
ici ma liste mais je pourrais aussi parler des urgences à LONS à
CHAMPAGNOLE, à SAINT CLAUDE, des fermetures de lits d'hôpitaux ou
de services entiers.
Que
dire des postes d'enseignants attendus dans le premier degré suite
aux mobilisations des parents des élus et des enseignants et qui ne
sont pas arrivés.
Que
dire des trains qui passent mais ne s’arrêtent plus ?
Va
t on persister dans cette voie qui mène a l’impasse et continuer a
délocaliser pour exploiter jusqu'à la mort des ouvrières et des
ouvriers comme au Bengladesh ou 1000 personnes ont trouvé la mort
dans des conditions horribles pour arrondir les profits
d'entrepreneurs peu scrupuleux y compris des entreprises Françaises
renommées?
Il
y a bien sur d'autres politiques a explorer.
Cette
année, nous fêtons les 70 ans de la mise en place du Conseil
National de la Résistance sous la houlette de Jean Moulin.
Pourquoi
je fais référence à ce moment historique aujourd'hui?
Déjà
parce qu'il n'y à plus guère de témoins de cette époque et qu'il
est bon de se rafraîchir la mémoire, et puis il faudrait
aujourd'hui la même détermination pour sortir de l'enlisement
austéritaire.
C'était
une époque troublée, la France en ruine, une résistance
courageuse.
Et
c'est durant cette période difficile que s'est élaboré le
programme du CNR, "le
programme des jours heureux".
L’une
des plus belles réussites de ce programme est sans conteste la
création de la sécurité sociale par Ambroise CROIZAT, Ministre
communiste, avec la branche maladie et le système de retraite par
répartition.
Après
les années de guerre et de crise, les retraités se retrouvaient
dans la misère,celui qui liquidait sa retraite voyait ses années de
capitalisations réduites comme peau de chagrin (1 paquet de tabac).
La protection contre les aléas de la vie était quasi inexistante
pour ceux qui n'avaient pas les moyens.
Cette
belle réalisation a été possible grâce a tous ceux qui avaient
participé a la lutte contre l'occupant, et en mettant a contribution
les grandes entreprises qui avaient honteusement collaboré avec les
Nazis (nationalisation de Renault par exemple), ou les entreprises
qui représentaient un bien commun (énergie, banque assurances...)
Malgré
les lourdes attaques subies, la sécurité sociale reste une solide
protection, pour les plus fragiles et les personnes âgées. Elle a
joué le rôle d'amortisseur durant la crise a même déclaré
madame LAGARDE à l’époque.
Chacun
s’accorde a dire qu’il faut garder cette belle realisation coûte
que coûte, mais les gouvernements successifs s’acharnent de
reformes en réformes avec des solutions a courte vue en faisant
payer les salariés et les retraités.
Celle
qui nous attend est de la même veine alors qu'on peut mobiliser de
l'argent ailleurs.
Quelques
chiffres significatifs:
En
1993 les dividendes perçus par les actionnaires s'élevaient a 41
milliards d'euros et representaient 4 millions de smic annuels.
En
2011 les dividendes s'élèvent a 212 milliards d'euros et
représentaient 13 millions de smic annuels.
Voilà
monsieur Ayrault, vous qui cherchez des pistes.
Vous
grignotez quelques milliards en abaissant le quotient familial de
2000 a 1500 € pour les ménages qui gagnent plus de 5850 € / mois
alors que la fraude fiscale prive le budget de la France de 30
milliards € chaque année, faute de moyens pour exercer les
contrôles.
Et
les actifs financiers des entreprises nuisibles à l'emploi
pourraient venir abonder le budget des collectivités locales.
Le
courage politique selon vous c'est l'austérité. Selon moi le
courage politique c'est d'aller chercher l'argent la ou il est. Je
sais, c'est difficile car la protection des plus aisés, organisée
depuis des années est efficace, mais elle n'est pas insurmontable et
là, vous aurez beaucoup de monde pour vous soutenir.
En
abaissant le budget de la France, vous diminuez le service public et
la protection sociale qui restent encore un moyen d'assurer un
minimum d'égalité entre les citoyens, y compris au niveau des
collectivités locales. Le gouvernement précédent les a privées de
leurs leviers fiscaux et le votre diminue les dotations de 3% par an.
C'est
un coup supplémentaire contre l’investissement et le service
public local, et ce seront les mêmes qui devront mettre la main a la
poche. Une double peine en quelque sorte.
Il
est urgent de changer de cap.
André
Lamy
Groupe
communiste au Conseil Général.
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