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RAPPROCHEMENT HOPITAL/CLINIQUE, QUELS RISQUES ?

Un article du Progrès d'aujourd'hui.

Patrick Viverge : « Le déficit de l’hôpital est complètement fictif ! »

Santé. Le conseiller général de Dole nord-est et candidat du Front de Gauche aux prochaines législatives craint que les personnels de l’hôpital ne passent sous droit privé si une même structure devait chapeauter les deux établissements.

Patrick Viverge n’était pas contre a priori un tel rapprochement, mais il s’inquiète de la volonté de l’ARS d’accélérer le processus. « L’ARS nous dit : avant le printemps. Pourquoi une telle hâte, soudainement ? Car moi, j’espère que la Gauche va gagner et que nous allons revoir la loi Bachelot… ». Le conseiller général de Dole nord-est voudrait surtout savoir « de quel type de rapprochement il va s’agir ». Car si une structure commune réunit les deux établissements, elle sera portée soit par une association, soit par une fondation. « Et alors les personnels de l’hôpital passeront sous droit privé. »

S’il s’agit de mettre en place un groupement de coopération sanitaire (GCS), là aussi le risque est grand. « Si c’est un GCS de moyens, par exemple pour mettre en commun, avec des financements croisés, la stérilisation, les personnels ne changeraient pas. Mais avec le plateau technique, il faut un GCS d’activité et donc une structure porteuse. Laquelle ? Si c’est l’hôpital, ça me va bien, mais la clinique n’acceptera jamais que son personnel passe de droit public. »
Le récent candidat du Front de gauche, qui dément tout raidissement de circonstance sur ce dossier, « redoute fortement que ce soit l’hôpital qui devienne de droit privé. » Et de citer l’exemple du Creusot et de Montceau-les-Mines. « Et cela, c’est plus grave que la Maison de l’Adolescence », explique-t-il, raillant au passage la démarche conjointe de Jean-Marie Sermier et Jean-Claude Wambst auprès du ministère concerné. « Le premier a voté la loi Bachelot et le second, qui préside le conseil de surveillance de l’hôpital, n’a plus aucun pouvoir, conséquence justement de cette même loi Bachelot. »
Quant à la dette de l’hôpital - « dont le déficit cumulé fin 2010 est de 12 millions d’euros » - elle s’explique par une sous-dotation cumulée entre 2005 et 2010. « Cette sous-dotation se situe entre 21 et 23 millions d’euros. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, on devrait être excédentaire. Ce déficit est complètement fictif ! », assure l’élu, qui rappelle que l’hôpital est déficitaire depuis 2003. « Un plan de retour à l’équilibre a été signé avec l’ARH en 2008 et l’hôpital a respecté ses engagements de 2008 à 2010.Mais il n’a pas d’autre solution désormais que de réduire son personnel. D’où mon inquiétude, car l’en jeu est capital ». Le sujet, c’est sûr, irriguera la campagne des législatives du printemps prochain.
Serge Dumont

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