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La casse des hôpitaux continue

Article de l'humanité du Vendredi, 24 Avril, 2020

Pendant que les soignants sont au front, la saignée se poursuit dans les hôpitaux
En pleine crise sanitaire, les personnels craignent que les fermetures temporaires de services pour mutualiser les postes ne deviennent pérennes. Loin de la pause dans les plans de restructuration promise par le gouvernement. Les économies budgétaires n’ont été annulées nulle part. Pour les équipes sur le pont 24 heures sur 24, la poursuite de la cure d’austérité est un choc. Voici quatre exemples. Une phrase a marqué les esprits. Le 5 avril, Olivier Véran annonçait la suspension des plans de restructuration dans les hôpitaux. Deux jours plus tôt, le directeur de l’Agence régionale de santé Grand-Est avait suscité un tollé en déclarant qu’il n’y avait pas lieu de remettre en cause les suppressions de postes et de lits au CHRU de Nancy pourtant accablé par la pandémie. Pour jouer l’apaisement, le ministre de la Santé a déclaré qu’il fallait «  réinterroger en profondeur nos réflexes et nos manières de penser en matière de gestion hospitalière, pour préparer un grand plan d’investissement de notre système de santé », dans la lignée de ce qu’avait annoncé Emmanuel Macron fin mars. Mais la réalité du terrain contredit cette fable. Les économies budgétaires n’ont été annulées nulle part : « Tant qu’il n’y a pas de projet de loi de finances de la Sécurité Social (PLFSS) rectificatif, la politique de santé du gouvernement continue comme avant ! avance Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité. Sans compter qu’Agnès Buzyn avait promis qu’un tiers de la dette des hôpitaux serait effacée en fonction des efforts consentis en termes de lits et de personnels… » Certains craignent que les fermetures provisoires de services, souvent compréhensibles pour mutualiser les forces en période de crise, ne servent de ballons d’essai pour restructurer dans un contexte de déficit record de la Sécurité sociale (41 milliards d’euros). Tour d’horizon des inquiétudes. 

A l'opposée de la démarche du gouvernement les revendications des soignants qu'ils exprimaient à la fête de l'humanité 2019 correspondent au système de santé que l'on a besoin de reconstruire: Vidéo d'un débat sur la santé à la fête de l'Huma  2019

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